Capsule Périchorèse ☼
Horos
Le terme grec horos
(ÓD@H)
signifie 'borne servant de limite', d'où l'idée de règle et de norme.
Avec une variante d'épellation
oros
(ÑD@H
En christianité, un horos est une définition dogmatique, habituellement élaborée lors d'un concile, qui précise certaines règles, fondements, limites et conditions de pratique.
En iconographie, un horos particulier a été promulgué au concile oecuménique de Nicée II en 787, lequel précise les conditions de fabrication et de vénération des saintes images (icônes). C. von Schönborn, dans son étude approfondie sur les fondements théologiques de l'icône du Christ, laquelle autorise et conditionne toutes les autres, dira que le horos de Nicée II constitue la chartre de l'iconographe. (2)
Voici le texte de ce horos :
[...]
Cherchant avec grande exactitude, examinant et suivant le but de la vérité,
nous n’enlevons rien, nous n’ajoutons rien, mais
nous gardons sans mutilation aucune
tout ce qui est de l’Église catholique [universelle],
et nous suivons les six synodes
oecuméniques [...] Bref, nous gardons sans rien innover toutes les
traditions ecclésiastiques, qu’elles nous aient été confiées par écrit ou
sans écrit.
Une de ces traditions est aussi la
confection d’images peintes.
Puisqu’elles s’accordent avec les récits de la prédication
évangéliques, elles sont utiles pour
rendre plus croyable l’Incarnation,
réelle et non fictive, du Verbe de Dieu, et pour nous procurer
un grand profit. Car les choses
qui renvoient mutuellement l’une à l’autre (à savoir
l’Évangile et les icônes) ont de
toute évidence la même signification l’une que l’autre.
Nous marchons donc sur la voie royale, en suivant le divin enseignement de
nos saints pères et la tradition de l’Église catholique [i.e. universelle]: car nous
savons que cette tradition vient du
Saint Esprit qui habite en elle.
Nous définissons donc en toute justesse et rigueur que, semblablement
au type de la Croix vénérable et vivifiante, il faut vouer (à Dieu) les
saintes et vénérables icônes faites
selon ce qui convient, de couleurs, de mosaïques, de pierres ou d’autres
matériaux, que ce soit dans les saintes Églises de Dieu, sur les ustensiles
et les vêtements sacrés, sur les murs et les planches de bois, ou dans les
maisons et sur les chemins; et
aussi bien les icônes de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, que
celle de Notre Dame
Plus souvent on regardera ces représentations imagées, plus ceux qui les
contempleront seront amenés à se
souvenir
des modèles originaux, à se porter vers eux, à leur témoigner, en les
baisant, une
vénération
respectueuse, sans que ce soit une adoration véritable qui, selon
notre foi, ne convient qu’à Dieu seul.
Mais comme on le fait de l’image de la
Croix précieuse et
vivifiante, pour les saints
Évangiles et pour les autres
choses sacrées, on offrira de l’encens et des lumières en leur
honneur, selon la pieuse coutume des anciens.
Car «l’honneur rendu à une image remonte à l’original».
Quiconque vénère donc une
image, vénère en elle l’hypostase
de celui qui y est représenté.
Du peintre [i.e. de l’iconographe] dépend seulement l’aspect technique de l’oeuvre, mais
tout son plan, sa disposition, sa composition appartiennent et dépendent
d’une manière très claire des saints pères.
Sources :
BAILLY, A. (avec le concours de E. Egger)
(1963). Dictionnaire grec-français
(26e éd.). Paris: Hachette, p. 1406.